Extraits de l’article du 23 décembre 2014 par Laurent Marcaillou
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Une société d’économie mixte tarnaise s’adosse à un grand groupe chinois. Le petit opérateur de télécoms e-téra à Albi (Tarn), une SEM détenue majoritairement par le Conseil général du Tarn, vient de signer un accord de coopération avec la filiale française de l’équipementier de télécommunications ZTE. Le groupe chinois compte 60.000 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars. Alors que le Français travaillait avec l’opérateur chinois depuis 2009, celui-ci s’engage à lui apporter 50 millions d’euros pendant cinq ans. Non pas en cash, mais en participant au développement de nouveaux services de « cloud computing » et de ville intelligente pour les collectivités et les entreprises.Tandis qu’e-téra construira de nouveaux bureaux et un « data center » à Albi l’an prochain, pour 10 millions d’euros, ZTE financera un centre de données en doublon (pour la sécurité) à Saint-Sulpice (Tarn) d’ici à 2016.
e-téra, dont les actionnaires sont également la Caisse des Dépôts, la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire, va aussi installer une plate-forme de visioconférence à grande échelle au premier trimestre 2015 grâce aux équipements et au financement de son partenaire chinois. Ce service, accessible sur tablette connectée en wi-fi, sera loué aux collectivités, aux établissements scolaires et aux entreprises.
e-téra possède un réseau de fibre optique de 7.000 kilomètres en France, interconnecté à ceux des grands opérateurs. Il veut passer à la phase de services pour la ville intelligente – canaliser les transports en commun, maintenir les personnes âgées à domicile, héberger l’informatique scolaire dans le cloud –, en menant des projets de R&D avec ZTE. « Nous faisons le stockage et l’émission de données mais nous ne réalisons pas les logiciels ni les objets connectés, explique Marc Gauché, directeur général d’e-téra. L’idée est de s’adosser à un équipementier qui a des ressources en R&D pour avancer des solutions innovantes. » De son côté, en investissant avec e-téra, ZTE veut montrer ses technologies en Europe et obtenir un laissez-passer dans le secteur des télécoms, protectionniste à cause du risque d’espionnage. L’équipementier a déjà mené une centaine de projets de « smart city » en Chine.